Sénégal : Simon et Kilifeu, des activistes dans de beaux draps

Avant cette affaire, Guy Marius Sagna a été arrêté dimanche pour la énième fois après avoir participé àune marche non autorisée contre la cherté de la vie. Assane Diouf, souvent qualifié d’« insulteur public numéro un », est également alpagué dans la même semaine pour destruction de biens appartenant àautrui. Suffisant pour que plusieurs…

APA-Dakar (Sénégal) Par Oumar Dembélé Ces membres fondateurs du mouvement citoyen Y’en a marre sont placés sous mandat de dépôt depuis mercredi après leur inculpation dans une affaire de trafic de passeports.

Les activistes sénégalais traversent une zone de turbulence. Avant cette affaire, Guy Marius Sagna a été arrêté dimanche pour la énième fois après avoir participé àune marche non autorisée contre la cherté de la vie.

Assane Diouf, souvent qualifié d’« insulteur public numéro un »,est également alpagué dans la même semaine pour destruction de biens appartenant àautrui.

Mais l’affaire qui défraie la chronique ces temps-ci est bien le trafic de passeports et de visas dans laquelle deux membres fondateurs de Y’en a marre sont mis en cause. Ce mouvement s’est fait remarquer depuis sa création en janvier 2011 dans ses combats citoyens contre la corruption, la mauvaise gouvernance et pour un «Nouveau Type de Sénégalais».

Suffisant pour que plusieurs observateurs disent que Simon Kouka et Landing Mbessane Seck, àl’état civil, ont prêté le flanc au vu de toutes les valeurs qu’ils défendaient. Les deux rappeurs ont en effet été inculpés pour trafic de migrants, faux et usage de faux et association de malfaiteurs, entre autres.

Après les avoir écoutés, le juge d’instruction du deuxième cabinet a décidé de leur sort dans l’après-midi du mercredi. Il a également prononcé le mandat de dépôt pour Thierno Amadou Diallo, l’« ami de longue date »qui aurait filmé Kilifeu en train de recevoir une somme d’argent pour lui faciliter l’obtention de visas. Il purge déjàune peine de deux mois pour vol, selon le quotidien sénégalais EnQuête.

Par ailleurs, deux députés de la majorité présidentielle sont aussi cités dans ce dossier de trafic de documents de voyage. Le journal Libération rapportait mardi que «Mamadou Sall, Boubacar Biaye et Sadio Dansokho ont +épousé+ 14 clientes de Kondé», présenté comme le cerveau de cette affaire, en vue de leur permettre avec leurs statuts de parlementaires de bénéficier facilement de passeports diplomatiques ou de visas.

« Ils étaient informés et percevaient leurs pourcentages », a confessé Kondé dans un Procès-Verbal exploité par le journal qui note qu’«ils sont mouillés jusqu’àla moelle».

Pour sa part, L’Observateur s’indigne ce jeudi de la « série d’affaires àretentissement » qui salit « l’image » de l’Assemblée nationale. Ce journal rappelle l’histoire du trafic de faux billets de banque qui avait coûté la prison, pour quelques temps, àSeydina Fall Bougazelli, un député de la majorité parlementaire.

Dénonçant dans ce nouveau dossier «le silence intrigant du président de l’institution», Moustapha Niasse, L’Observateursoutient de toute façon que cette treizième législature est « un mandat qui fait tache».