Menacés par la Cédéao, Goïta et Doumbouya main dans la main àBamako

APA-Bamako Le président de la transition guinéen assiste, jeudi 22 septembre àBamako, àla célébration de la fête de l’ indépendance du Mali. Le colonel Mamadi Doumbouya est arrivé dans l’ après-midi de mercredi dans la capitale malienne. C’ est le premier déplacement du colonel Mamadi Doumbouya àl’ étranger, un an après avoir renversé le…

APA-Bamako (Mali) Le président de la transition guinéen assiste, jeudi 22 septembre àBamako, àla célébration de la fête de l’indépendance du Mali.

Le colonel Mamadi Doumbouya est arrivé dans l’après-midi de mercredi dans la capitale malienne. Reçu «avec tous les honneurs, àsa descente de l’avion présidentiel de la République du Mali»,par son homologue Assimi Goïta, le chef de la junte guinéenne prend part au 62e anniversaire de l’accession du Mali àla souveraineté internationale.

C’est le premier déplacement du colonel Mamadi Doumbouya àl’étranger, un an après avoir renversé le président Alpha Condé. Deux ans auparavant au Mali, le colonel Assimi Goïta a fait subir le même sort àIbrahim Boubacar Keïta.

«C’est avec joie que j’accueille mon frère, le colonel Mamadi Doumbouya. Cette présence, dans le cadre des festivités du 22 septembre, est une marque de solidarité constante. Deux pays, une même histoire, un seul peuple. Une fois de plus, la Guinée se tient ànos côtés », a magnifié le colonel malien sur sa page Twitter.

Selon les médias guinéens, le colonel Mamadi Doumbouya profitera de son séjour àBamako pour aborder avec le colonel Assimi Goïta la question des 46 militaires ivoiriens détenus depuis le 10 juillet. Ces soldats sont accusés par Bamako de tentative de déstabilisation alors qu’Abidjan nie en bloc.

Les deux dirigeants sont en parfaite entente. En effet, la Guinée est l’un des rares pays ouest-africains às’être solidarisée avec le Mali quand ce pays était sous le coup de l’embargo de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) entre janvier et juillet 2022. Elle avait ouvert sa frontière au Mali pour lui permettre d’importer et d’exporter des marchandises àtravers le port de Conakry.

Les dossiers du Mali et de la Guinée équatoriale àNew York

Au moment où les colonels Assimi Goïta et Mamadi Doumbouya assistent ce jeudi àla célébration de la fête de l’indépendance du Mali àBamako, les chefs d’État de la Cédéao se réunissent àNew York, aux États-Unis. Une rencontre qui se tient en marge de la 77e Assemblée Générale ordinaire des Nations Unies.

Ce sommet extraordinaire est initié par le Bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Cédéao. Il avait prévenu, la veille, la Guinée qu’elle allait au-devant «de lourdes sanctions»si la junte persistait dans sa volonté de se maintenir au pouvoir pendant trois ans avant de passer la main àdes civils élus.

Concernant le Mali, c’est surtout le sort des 46 militaires ivoiriens détenus àBamako qui devrait occuper la Cédéao. L’affaire a dégradé les relations déjàtendues entre Bamako et Abidjan. La junte malienne qualifie ces soldats de «mercenaires»et les accuse d’avoir voulu attenter àla sûreté de l’État. Dénonçant «une prise d’otage», la Côte d’Ivoire assure que les militaires venaient en mission dans le cadre d’opérations de soutien logistique àla Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

Toutefois, Bamako, qui sort de six mois d’un embargo de la Cédéao, a récemment mis en garde contre toute « instrumentalisation» de l’organisation régionale dans la crise avec la Côte d’Ivoire voisine. Le Premier ministre malien par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, affirme que l’affaire des 46 soldats ivoiriens «est purement judiciaire et bilatérale» et la médiation engagée par le Togo est «l’unique cadre de règlement du dossier».

Accusant les autorités ivoiriennes d’être animées par une « volonté d’adversité» et «d’avoir transformé un dossier judiciaire en une crise diplomatique», le Mali les appelle àne pas «se soustraire àleur responsabilité» et prévient qu’il «n’est nullement concerné par cette procédure devant l’instance communautaire».