Côte d’Ivoire: une taxe parafiscale sur la publicité créée pour “soutenir” les médias

APA-Abidjan- Le ministre ivoirien de la Communication, des médias et de la Francophonie, Amadou Coulibaly, a annoncé lundi àAbidjan une taxe parafiscale sur la publicité visant à “soutenir” le développement des médias privés. M. Amadou Coulibaly s’exprimait àl’ouverture de la première édition du Colloque international sur l’aide publique aux…

APA-Abidjan (Côte d’Ivoire)- Le ministre ivoirien de la Communication, des médias et de la Francophonie, Amadou Coulibaly, a annoncé lundi àAbidjan une taxe parafiscale sur la publicité visant à”soutenir” le développement des médias privés.

M. Amadou Coulibaly s’exprimait àl’ouverture de la première édition du Colloque international sur l’aide publique aux médias, organisée par le Fonds de soutien et de développement des médias (FSDP, public) de Côte d’Ivoire.

Il a indiqué que l’ambition du gouvernement ivoirien “est encore plus grande pour l’appui public aux médias privés”. Et, dans cette optique, une parafiscalité créé par son département dans la dernière loi des finances devrait pouvoir venir augmenter l’assiette de cette aide publique.

“Nous portons un projet réglementaire dont les textes ont déjàété envoyés au secrétariat général du gouvernement et pour lesquels nous avons pris soin de préparer le Premier ministre qui adhère totalement ànotre vision”, a-t-il assuré.

L’adoption de ces textes, soulignera-t-il, devrait permettra d'”élargir le soutien de l’Etat” de Côte d’Ivoire àl’ensemble de l’écosystème des médias, àsavoir la presse écrite, les médias numériques et audiovisuels.

“Il s’agit essentiellement de percevoir une taxe sur la publicité qui va venir soutenir le développement des médias, il ne s’agit pas d’augmenter, mais de taxer certains éditeurs notamment internationaux qui ne payaient pas de taxes sur la publicité”, a-t-il précisé.

“C’est donc une question d’équité, il n’était pas normal que des éditeurs paient les taxes et que certains médias internationaux qui impactent également le marché ivoirien de la consommation ne paient pas de taxe”, a-t-il soutenu.

Dans cette logique, le volume de l’aide publique aux médias privés devrait pouvoir qu’aller croissant. Recevant des patrons de presse, notamment le Groupement des éditeurs de presse en Côte d’Ivoire (Gepci), il y a dix jours, M. Coulibaly a d’ailleurs évoqué une situation urgente.

“Ils étaient venus me présenter la situation de la presse de façon générale, de façon très très alarmiste (..). Si nous n’intervenons pas de façon rapide et énergique, il y a très peu de chance que les journaux continuent de paraître l’année prochaine”, a-t-il ajouté.

Concernant “le droit àl’information du citoyen, nous estimons que tous ces médias jouent d’une certaine façon un rôle de service public. A partir de ce moment, il est tout àfait normal comme ce qui se fait dans d’autres pays, qu’une aide publique puisse être apportée”, a-t-il poursuivi.

“Cela s’inscrit dans la vision du président de la République qui voit en cela le développement d’une presse libre et indépendante, (donc) une exigence démocratique”, a laissé entendre M. Amadou Coulibaly.

Le ministre Amadou Coulibaly, également porte-parole du gouvernement, a fait observer que même s’il faut le reconnaître, que c’est “une question de culture, dans certains pays, ça n’a pas de sens de financer la presse”.

Et ce, parce que “la presse, sensée être libre et indépendante, ne saurait de quelque façon que ce soit être soumise au dictact d’un quelconque payeur”. Les participants àce colloque examineront les stratégies pour une aide publique durable aux médias privés de l’espace Cedeao.

Dans l’espace Uemoa, des réflexions avaient été déjàengagées depuis les années 90. L’aide publique a fait sortir des médias de l’informel, mais n’a pas véritablement impacté la qualité des productions.

“La Côte d’Ivoire vit dans un espace, nous n’allons pas nous dérober àcette tendance, c’est pourquoi tous ces pays de la Cedeao ont été invités”, a-t-il relevé, faisant remarquer que l’aide publique aux médias est aussi apportée en France.

L’aide apportée au secteur de la presse privée, en Côte d’Ivoire, en dix ans, est évaluée àplus de 10 milliards de Fcfa. Cette aide se fait sous diverses formes : équipements, matériels roulants, subventions àl’impression ou au développement des médias.

AP/ls/APA

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